Impair

L'histoire d'Impair

Lucile a 14 ans. Depuis la récente séparation de ses parents, elle vit seule avec son père, Nino. À la veille du premier départ chez sa mère, il l'accompagne à la fête du village. Entourée de sa bande d'amis, c'est le temps pour elle du premier verre et du premier rouge à lèvres. Mais l'insouciance de Lucile est vite entachée par le chagrin de son père.

Génèse du projet

Yuna et Léa se rencontrent à la fac et se promettent d'un jour réaliser un film ensemble. Presque dix ans plus tard, enrichies de leurs expériences et envieuses de partager leur histoire, elles viennent signer leur premier court-métrage, fruit de deux années d'écriture et d'un désir intense d'exprimer les souvenirs doux-amers d'une adolescence fragmentée.

Toutes les deux filles de père inaccessibles à leur manière, les histoires de Léa et Yuna se répondent. Sans rien renier, Impair leur rend hommage dans un récit qui entreprend d'écrire à quatre mains la complexité de l'amour filial, en s'offrant un moyen de le réinventer. Sur fond de mélancolie, ce portrait père-fille qui leur ressemble sans leur appartenir, donne un nouveau visage à celui qu'elles ont connu et à celles qu'elles ont été.

Un récit intime sur le lien père-fille

À travers les yeux de Lucile, nous voulons mettre en scène l'épreuve de la séparation, en miroir avec ce qu'elle traverse et ressent. Du haut de ses quatorze ans, elle est à l'âge frontière entre l'enfance et l'adolescence, celui des premières fois. Par l'intermédiaire d'une soirée à la fête du village, nous souhaitons également rendre visible la naissance de la féminité à l'écran et ce besoin de grandir vite, plus vite que son âge.

Au delà du fait que la figure du père en tant que telle soit peu représentée, le choix de la paternité est né de la volonté d'interroger l'altérité et la complexité du rapport père-fille. Dans notre cas, nous voulons souligner la difficulté à se comprendre et à communiquer.

Une esthétique à fleur de peau

Le choix de tourner en Mini DV offre une mise en scène instinctive pour saisir au mieux les éclats et les moments d'égarements de nos personnages. La caméra partenaire suit le cheminement intérieur de Lucile rythmé par les allers-retours imprévisibles de son père. Ils s'éloignent et se retrouvent dans une forme de ballet incessant. À l'image, c'est davantage les corps qui s'expriment pour traduire la distance émotionnelle qui se creuse entre eux. Cette distance s'exprime aussi par les dialogues qui fonctionnent sur la rétention. C'est dans cette pudeur teintée de maladresses et de non-dits, que la violence en sourdine finira par éclater.

Nous imaginons le film en Auvergne, au pied de la montagne, que nous aimons pour les différentes lectures qu’elle propose. Elle surplombe les personnages, les enferme et les couve, elle est leur paysage familier qui cache l'horizon. Traitée comme un personnage à part entière, la montagne se doit d'être toujours présente, comme un décor qui isole. À la nuit tombée, elle disparait et laisse place à l'émancipation de Lucile.

La fête de village comme lieu de transgression, s’inscrit dans l’émotion intacte de nos premières soirées. Ce moment est une parenthèse suspendue, une nuit d’été où l’on rit, où l’on danse, mais où chaque détail - un geste, un mot, un silence - prend la couleur des souvenirs qui s’impriment pour toujours.

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Calendrier 

Le tournage du film est prévu pour la Toussaint. La post-production sera lancée dans la foulée. La projection se déroulera début décembre. Nous avons hâte de vous y voir et que vous découvriez le film !