RICHARD III

J-20
650,00 €
ARTS DE LA SCÈNE
PRODUCTION,
DIFFUSION
FEMINISME,
DÉMOCRATISATION CULTURELLE
Présentation du projet
PRESENTATION DU PROJET
Richard III est la nouvelle création de la compagnie Minuit44, en coproduction avec l'association Les Mots Le Corps et La Note, mise en scène par Laurent Domingos.
Cette nouvelle création pour le Festival Off Avignon 2025, au Théâtre du Roi René, est un projet ambitieux, destiné au tout public mais aussi aux scolaires.
Au-delà des thèmes classiques abordés par l'oeuvre de Shakespeare, la mise en scène :
- questionne le genre du pouvoir dans l'histoire (le pouvoir est-il masculin ?), tous les personnages étant campés par, exclusivement, 5 comédiennes sur scène,
- replace la tragédie dans le monde dystopique qui est à nos portes : la chute de l'Occident démocratique et la fin, très proche, de l'ère de l'énergie fossile qui bouleversera tous nos codes sociaux. C'est cette même apocalypse qu'ont observé les contemporains de Richard III, où le Moyen-Âge faisait place à la Renaissance et la politique des codes de noblesse à Machiavel
L'ensemble des thèmes abordés, ainsi que la forme (monde post-apocalyptique inspiré de Mad Max, cinq comédiennes au plateau campant l'ensemble des personnages) est un terreau favorable aux actions éducatives et culturelles : ce spectacle est totalement adapté aux collèges et lycées et ouvre à des ateliers dont le champ peut aller de la stabilité des régimes politiques, à la notion du "monstre" en passant par le questionnement du genre du Pouvoir.
Ce projet est extrêmement ambitieux pour des compagnies modestes telles que Minuit44 et Les Mots Le Corps et La Note, dans un monde où les aides publiques fondent de jour en jour (les subventions demandées n'ayant pas été obtenues cette année) :
- Création musicale originale (BO électro techno, entre 5 et 10 titres) produite par un musicien/compositeur
- Scénographie et costumes post-apocalyptiques conçus à l'aide de pièces prises dans des casses, des recycleries et des brocantes, mobilisant une main d'oeuvre non négligeable.
- Intervenante pour les chorégraphies et le travail sur le corps, assistante metteur en scène et metteur en scène
- Deux personnes à la création lumière.
Grâce aux tournées précédentes des deux compagnies, et aux prévisions de tournées, le projet est pratiquement bouclé mais il manque la somme que nous espérons collecter ici.+
LE SPECTACLE EN BREF
Cinq comédiennes sur scène, plongées dans un monde post-apocalyptique aux couleurs électro, revisitent, dans un rythme explosif, l’une des plus brillantes épopées de William Shakespeare.
Angleterre, fin du XVème siècle. La Guerre des Deux roses est enfin achevée, les York ont vaincu les Lancastre. Edouard IV est un roi triomphant, entouré de courtisans de la dernière heure. Cependant, dans l’ombre, seul, se tapit son plus jeune frère, Richard, duc de Gloucester. On le dit laid, bossu, paralysé d’un bras. Lui qui a tout sacrifié sur le champ de bataille pour porter le roi au pouvoir, ne supporte pas cette nouvelle ère de paix et la vie de cour de laquelle il se sent rejeté. Mais l’heure des comptes est arrivée. Machiavel avant l’heure, Richard est bien décidé à conquérir le pouvoir par tous les moyens, en s’affranchissant de toutes les règles en vigueur, assisté par son nouvel acolyte, le duc de Buckingham. Complots, alliances, trahisons et meurtres vont alors actionner une quête effrénée et horrifique du pouvoir, qui fera trembler le royaume d’Angleterre.
L’interprétation exclusivement féminine constitue non seulement un pied de nez à l'époque du théâtre Élisabéthain, où les rôles de femmes étaient obligatoirement tenus par des hommes, mais aussi un moyen de se poser cette question, formidablement actuelle : le pouvoir est-il nécessairement masculin ?
NOTE D'INTENTION
Richard III : pas plus monstre que nous
Le Richard III de Shakespeare était-il un monstre extraordinaire, une anomalie de la race humaine, apparu à la faveur de conditions particulières, ou n’était-il pas tout simplement la conséquence inéluctable de la fin d’un monde ? Mieux, le messager de la transition vers un nouveau monde ? Est-on aujourd’hui préservé de l’apparition d’un futur Richard III dans nos sociétés démocratiques contemporaines ? Quelles sont les conditions de l’apparition d’une telle figure tragique ? Ce monstre n’est-il pas ancré en nous, et ne sommes-nous pas capables de le créer dès que lors que nous en aurions collectivement besoin ?
Richard III : le passeur de l'apocalypse
Le règne de Richard III coïncide avec une époque de profonds bouleversements des valeurs, où les codes d’honneur d’une certaine noblesse sont en train de disparaître, et où de nouvelles façons de penser, d’aborder la science, de gouverner, de conserver le pouvoir, sont en train d’émerger - avec notamment Louis XI en France - ce phénomène étant confirmé bientôt par la publication du «Prince» de Machiavel au début du XVIè siècle. La facilité avec laquelle Richard parvient à duper la cour et mettre au point une stratégie sanglante de prise du pouvoir, s’explique en effet, non pas par son génie ou la naïveté de ses contemporains, mais par le fait que Richard s’affranchit des contraintes d’un système de valeurs, de codes d’honneur, au profit de tactiques cyniques et d’un affranchissement d’une certaine morale, ce qui du reste, résonne pleinement avec les stratégies politiques actuelles.
Richard III est donc le passeur, entre la fin d’un certain monde et le début d’un autre, une éclipse phénoménale à laquelle l’Angleterre a assisté à la fin du XVème siècle.
Son apocalypse est la nôtre
Or, nous sommes exactement à l’aube d’une prochaine éclipse. L’Amérique de Trump, les différents conflits internationaux et les conséquences de la dérégulation climatique fragilisent notre monde multipolaire. Tous les indicateurs physiques confirment le fait que la période de l’énergie fossile, qui n’a que 150 ans, et qui a permis de développer l’ensemble de ce qui nous est aujourd’hui indispensable, disparaîtra dans quelques décennies seulement. La transition énergétique ne fera que ralentir la chute car sans pétrole, pas de mondialisation, pas de vêtements abordables, ni appareils électroniques, ni engrais, ni de réseau, ni possibilité de construire d’éoliennes, ou autre centrale électrique. Il faudra revenir à l’ère de l’énergie renouvelable (le vent, le bois, l’eau, les chevaux, les bœufs voire les esclaves ?) d’avant la fin du XIXè siècle, une sobriété subie si non contrôlée. Dans ce cadre, la période transition afférente, véritable apocalypse, sera une épreuve déterminante pour l’humanité, d’autant plus qu’elle s’accompagnera d’un dérèglement climatique qui rendra la survie encore plus complexe.
La montée actuelle du populisme n’est ainsi un amuse-bouche en comparaison de ce que devrait être la violence sociale et politique dans pareilles conditions. Cette dystopie sera le cadre de Richard III, dont l’action sera transposée dans un futur proche (une centaine d’année à peine), juste à la fin de l’effondrement de la société de l’abondance que nous connaissons actuellement, en plein éclipse, donc, où l’espace-temps sera propice à l’apparition du prochain Richard III.
Le pouvoir est-il masculin ?
En questionnant la ligne de démarcation entre les différences dites « naturelles » et les différences construites entre les sexes, le genre dénaturalise les enjeux de pouvoir au cœur des rapports hommes/femmes. Il dénonce la légitimation du pouvoir (potestas) masculin au nom d’une prétendue plus grande puissance (potentia) naturelle.
Il nous a paru intéressant que pour revisiter la tragédie de Richard III, sous le filtre du rapport au pouvoir, un relief serait apporté par le fait que les personnages fussent interprétés par des femmes. Cette intuition forte pourrait être formulée de plusieurs façons. D’abord, le fait même de jouer les travers du genre opposé créé un relief et une mise en abîme qui accentue à la fois l’absurdité et la sauvagerie du pouvoir dit « au masculin ». Ainsi, par exemple, la fameuse scène de « séduction » entre Richard et Lady Anne, résonne tout à fait différemment quand Richard est incarné par une femme car alors le spectateur est obligé de déconstruire l’illusion d’évidence apparente de cette scène de domination masculine. La scène où Richard exige l’assassinat des enfants (ainsi que la scène où il reçoit les corps), prend une couleur différente quand l’infanticide est incarné par une femme. La plupart des scènes sont ainsi transformées par ce choix de casting. Mais dans un monde oùle débat sur le genre fait rage, nous n'imposons rien au spectateur: nous donnons à voir ce qui est, sans le diriger au forceps.
Notons aussi que l'emploi de comédiennes est un contrepied aux règles Elisabetaines où les femmes ne pouvaient pas jouer sur scène.
Féminicène ou la nécessité des femmes au pouvoir
En outre, dans un monde post-apocalyptique, la préservation de l’humanité est en jeu. Dans un tel contexte, ne faudrait-il pas contester un pouvoir au masculin, plus adapté à la guerre et moins à la survie de l’espèce ? L’humanité n’a donc-elle pas vocation à être à terme dirigée par des femmes pour que l’humanité ait une chance de survie ? Or, un monde post-apocalyptique est justement un immense danger pour les droits des femmes, qui, faute d’énergie fossile, n’auront plus accès aux innovations technologiques et médicales qui leur permettaient de rendre opératoire les droits chèrement acquis lors de la période de l’abondance. Pour ne pas être reléguées dans une condition proche du XIXè siècle, ne devraient-elles pas prendre le pouvoir en amont et piloter la transition apocalyptique, pourquoi pas avec une certaine sauvagerie ?
Richard III approche donc la notion de « Féminicène », terme que nous utiliserons en référence à Véra Nikolski.
Ecriture, codes Shakespeariens et Musique
L’action se déroule dans un univers sonore électro-techno, omniprésent, apportant au spectacle une couleur très « underground » et post-apocalyptique à la Mad Max. Création musicale originale de Guillaume Blanc.
Nous n'altérons pas le texte de Shakespeare (texte Français de Jean-Michel Deprats), mais nous ajoutons du texte (issus d'improvisations au plateau) afin d'appuyer plusieurs partis-pris de mise en scène qui sont totalement en résonance avec les codes Shakespeariens :
- le dialogue et la confusion entre comédienne et ses personnages
- les ordres donnés par certains personnages aux autres, qui sont en fait des indications de jeu (en rapport avec le fait que les comédiens de la période Elisabethaine ne connaissaient pas le texte de leurs partenaires, ni ne répétaient en amont des représentations, et donc avaient besoin d'un meta-langage qui passait par les personnages
- les interactions avec le public
A noter que les comédiennes auront chacune (sauf Richard III) un parcours de personnage. L'idée est que toutes les comédiennes puissent échanger leur parcours.
Scénographie, costumes
En cours de création, la scénographie s’inspire en partie de l’imaginaire post- apocalyptique. Nous utilisons au maximum des matériaux et des objets récupérés dans des casses automobiles, des brocantes ou des recycleries, afin de construire un monde et des costumes, qui sont les vestiges d’une civilisation disparue, et impossible à ressusciter.
Tous les codes, tous les usages sont décalés. Nous rassemblons des objets dont les personnages ont oublié l’usage, qu’ils assemblent et utilisent autrement. Par exemple une tête de fourche servant de dague, un pare-choc servant de siège etc…
La scénographie se compose d’une structure centrale sur roulette, assemblage d’essieux, de tubes d’acier, de jantes, et autres éléments automobiles soudés. De là, sont greffés des échelles des sièges de toutes formes, des grilles, formant un amas pyramidal. La structure peut prendre différentes formes, tous ses éléments pouvant se détacher, et créer le désordre sur scène, ou se rassembler pour finir par former un trône dont l’assise est à près de 3m de hauteur !
Les costumes suivent la même logique : nous assemblons des pièces pour en détourner la fonction et l’usage. Tous les costumes sont conçus à base de cravates ! 550 cravates ont été utilisées pour ces costumes. La cravate, cette attribut typiquement masculin, cet attribut souvent normatif, permet de mettre en relief la critique du pouvoir au masculin et de faire voir le poids de l'emprise patriarcal sur l'intrigue, mis en évidence par le fait même qu'ils sont portés par des femmes.
LES COMPAGNIES
Deux compagnies, Minuit44 et Les Mots Le Corps et La Note, se sont associées pour cette production de grande ampleur. Les artistes de ces deux compagnies ont souvent été associés depuis plus de 10 ans, tel un collectif, pour produire des créations théâtrales où l’apport des compositions musicales et des travaux chorégraphiques épaulent le théâtre. C’est le sens du triptyque « Les Mots, Le Corps et La Note ». Les deux formations regroupent comédiens, metteurs en scène, chorégraphes, plasticiens et compositeurs autour d’une ligne artistique décomposée en trois axes:
- Étudier et mettre en scène le rapport des individus au symbolisme, aux perceptions de la réalité, ainsi que notre rapport à la technologie, au temps, à l’espace.
- Etudier et mettre en scène l'aliénation et la solitude de l'individu au sein d'un ensemble de codes sociaux et moraux, et questionner le libre-arbitre, le rapport au pouvoir et au désir
- Travailler sur la trajectoire de notre espèce à l’aune de la catastrophe climatique annoncée
Au-délà des créations musicales originales, de la présence forte de l’outil chorégraphique, les scénographies sont créées par une artiste plasticienne, spécialiste des installations monumentales, qui décalent les codes du réel et sont dotées d’un symbolisme clair et fort.
Créations théâtrales des deux associations (metteur en scène Laurent Domingos) :
Les Mots Le Corps et La Note :
2010-2012
- les Parents Terribles, de Jean Cocteau, Paris & Avignon
2013-2014
- le Numéro d’Equilibre, d’Edward Bond, Avignon & Paris
2015-2021
- Britannicus, aux Festivals Off 2015-2017-2018 puis tourné
2017-2018
- Agamemnon, de Rodrigo Garcia, Avignon 2017 puis Paris
Mars 2019
- Mise en scène immersive pour Devant Le Son, de Loïc Braunstein nous plongeant au coeur du monde de la musique électronique. La pièce joue à guichet fermé, attirant plusieurs dizaines de milliers de personnes et est désormais en préparation de tournée.
Oct. 2019
- Performance Réalités en Mouvement, fait partie des projets associés à la Nuit Blanche de Paris, à la Cour d’Honneur des Archives Nationales.
Minuit44 :
2020 - ?
- Phèdre, de Racine, mise en scène Laurent Domingos.
2021 - 2022 :
- Occident, de Rémi de Vos, mise en scène Laurent Domingos, en coproduction avec la Cie La Batailleuse (59)
A quoi sert l'argent collecté
L'argen collecté servira à compléter le coût de production et de diffusion et à permettre aux compagnies en coproduction de ne pas subir une perte pénalisante lors du Off 2025.
Tous les intervenants sont rémunérés (répétition, création lumière, musique, chorégraphie, scénographie, costume...) selon la convention collective (ou critères plus exigeants comme fonpeps ou spedidam) et sont défrayés dans d'excellentes conditions à Avignon, ce qui représente un coût remarquable. Or, Minuit44 notamment, n'a pas obtenu les aides escomptées de la région HDF pour se produire à Avignon, il manque à la production entre 5000 et 8000 euros (suivant les scénarios budgétaires)
Objectif de collecte
7 600,00 €
Montant Global
68 600,00 €
Désignation | Montant |
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Cachets |
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Répétitions Plateau | 12 000,00 € |
Répétitions Musique | 2 000,00 € |
Répétitions Lumière | 1 000,00 € |
Exploitation Avignon | 22 000,00 € |
SOUS TOTAL | 37 000,00 € |
Décors/Costumes |
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Décors | 4 000,00 € |
Costumes | 3 000,00 € |
SOUS TOTAL | 7 000,00 € |
Locations |
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Théâtre Avignon | 15 600,00 € |
Logement Avignon / Nourriture | 8 000,00 € |
SOUS TOTAL | 23 600,00 € |
Communication |
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Affiches/Flyers | 1 000,00 € |
SOUS TOTAL | 1 000,00 € |
TOTAL |
|
TOTAL | 68 600,00 € |
Désignation | Montant |
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Billetterie |
|
Billetterie | 25 000,00 € |
SOUS TOTAL | 25 000,00 € |
Fonpeps |
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Fonpeps | 12 000,00 € |
SOUS TOTAL | 12 000,00 € |
Aide Spedidam |
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Aide BO + Exploitation | 3 000,00 € |
SOUS TOTAL | 3 000,00 € |
Marges Tournées |
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Basé sur 5 dates de tournées | 10 000,00 € |
SOUS TOTAL | 10 000,00 € |
Apport Productions |
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Minuit44 | 11 000,00 € |
SOUS TOTAL | 11 000,00 € |
Proarti |
|
Financement participatif proarti | 7 600,00 € |
TOTAL |
|
TOTAL | 68 600,00 € |
-
Des nouvelles d'Avignon !
A suivre...
Contreparties
Lord Stanley
pour 100,00 € et +
1 ARTINAUTE
9 DISPONIBLES
1 place gratuite pour Richard III
Lord Hastings
pour 200,00 € et +
0 ARTINAUTES
2 places gratuite au spectacle "RICHARD III"
Duc de Buckingham
pour 500,00 € et +
1 ARTINAUTE
9 DISPONIBLES
3 places gratuites pour Richard III, et 1 affiche dédicacée par l'équipe
Richard de Gloucester
pour 1 000,00 € et +
0 ARTINAUTES
4 places gratuites pour Richard III + affiche dédicacée + dîner en présence de l'équipe (Avignon ou Paris)
Contrepartie réservée aux personnes morales